Guy Lobe

Les disqueries autrement appelées ''discothèques'' étaient des lieux fréquentés et surtout très sollicités au début des années 80,ici on vient s'abreuver des nouveautés, et a cet époque, le gars qui changeait les vynilles sur les platines étaient des stars,beaucoup les ''dépannant'' pour ''bisser'' certaines chansons

Comme il est de coutume,décembre c'est la période des nouveautés,et la mode c'est d'être le premier à pouvoir la mimer.

Devant un de ces établissements,quelques jeunes sortis de Deido sont à l'écoute de la dernière trouvaille des maisons TJR. A l'écoute du titre phare Guy Lobè est convaincu pouvoir faire mieux.Je précise que Guy Lobè a une vie scolaire presqu'accompli, et pendant cette période scolaire avec des potes au collège Integ à Akwa,ils écumaient les podiums des concerts scolaires,il a dû apprendre à accompagner ses propres oeuvres à la guitare et à la bass,bref c'est un mec qui sait ce qu'il veut en bon DeidoBoy

Après cet écoute devant la discothèque,Guy décide d'aller voir le maestro Aladji Toure,alors dépositaire des écuries TJR,afin de se faire produire. Le jeune Guy est parti de Deido à pied rencontrer Aladji Toure,il rencontre effectivelent,mais en ressort très dépité car la maquette(K7) remise a Touré fut "balancé" dans un panier au coin de la maison,ou on pouvait apercevoir au moins un demi millier de cassettes de maquette. Rentrant chez lui,il savait déjà que c'était un challenge impossible pour lui,et ses copains qui attendaient la bonne nouvelle,il a dû contourner pour entrer au quartier sans se faire repérer fuyant ainsi les intrigues.

Il se résigne donc à se trouver un boulot dans une banque de la place,mais un soir après sa journée de travail,grande est sa surprise quand un gamin vient lui annoncer qu'un monsieur en "curly"(coiffure à la mode à cet époque)le cherche,il reconnu le Grand Touré,qui dans sa voiture le félicite pour la qualité de ses chansons et particulièrement une à retenu son attention,"Mon Ami a moi",il lui demande s'il est capable de lui reproduire de telles œuvres,Guy répond qu'il a tout un cahier de 200 pages plein de chansons. Ainsi démarre la grande aventure avec la maison TJR,en 1985,il entre au studio et sort "Nko wanga",qui connaît un succès certain.

Il est invité en levé de rideau pour la réception du père du Smurf Dance,Sydney, a la surprise générale le jeune Guy Lobè lui ravit la vedette. Aladji Toure se dit il est temps de sortir la cartouche du chef "Mon Ami à moi",il le fait monter à Paris,Guy Lobè découvre la discipline et la rigueur des studios professionnels parisien qui sied à ses valeurs,car lui même rigoureux,il a même joué des guitares en studio devant Rigo Bamundele(futur arrangeur de Koffi et Fally).

"Mon Ami à moi" est un succès planétaire qui lui permet de faire des tournées dans toute la planète. Il a dû enchaîner ainsi chaque année un album,et parallèlement participer à des projets de TJR,tels le premier album de Charlotte Mbango,Épée et Koum Mbengue,et ailleurs avec Sissy Dipoko,Bethuel Enola. Ainsi que sa grande implication dans les albums de Lapiro de Mbanga,Guy Lobè est très sollicité pour sa plume et ses harmonies et surtout sa rigueur aux choses bien faites.

Hélas en 1990,après la sortie de "Coucou" et de TJR TRIO,il met fin à sa collaboration avec son producteur de toujours.

Il s'engage à réaliser tout seul son album à venir "Malinga" pour sa propre maison «Globe Prod»,l'album est un succès,un mélange subtil de zouk par le beat et la cadence par les guitares soukouss de Rigo Star.Le jeune Papillon est séduit et veut les mêmes arrangements,Guy le fait monter à Paris et réalise son premier album "Femme sans ambitions"..

En 1991,il sort «Le Défi de Guy Lobe» et présente par la même occasion,un jeune encore inconnu au Cameroun,mais très célèbre aux Antilles française,car manoeuvrant aisément la bass zouk,ce jeune c'est Guy N'sangue Akwa.

Guy Lobè participe à divers projets sur la place parisienne entre autre,Afric Panach , Afric System Dance , Africa Wanted ,Afro-Zouk All Stars, il fait des duos avec Joelle Esso,Sergeo Polo.

Au début des années 2000 il connaît une période un peu sombre dans son entourage familial et professionnel,il à dû se séparer pas mal,car "Les Africains ont une puissance de nuisance terrible,Dieu même doit avoir peur des Africains...» lance-t-il

Et à la suite de quoi il avoue être quelqu'un d'entier,mais qui quand il se sent floué,est très rancunier. Il se sépare de pas mal de monde autour de sa famille et de ses amis.

En octobre 2010,il est victime d'une attaque cérébrale,ou la rumeur le donne pour mort,mais le Roc tel un Phoenix renaît de ses cendres,et s'assagit,quelques temps après sa sortie d'hôpital,il convole en juste noce avec celle-là même qui était à ses côtés dans cette période de crise difficile,Patience Ondoua devient Mme Lobè.Parallèlement il prépare un album de «World Music»,car dit-il,avec le choc reçu il lui est impossible de faire un plateau Makossa

En 2015,lors d'un séjour privé au Cameroun,il est victime d'une attaque cérébrale,qui lui sera alors fatale,il succombe ce 15 mars 2015 à l'hôpital général de Yaounde à la stupeur générale.

Il a été inhumé au cimetière de Bonadibong le 18 avril 2015 devant ses collègues venus de par le monde,et un parterre d'autorités camerounaises et environnantes,il à été élevé à titre posthume au rang de Chevalier National de l'Ordre et du mérite camerounais.

De lui, Meiway présent aux obsèques dit «C'est une lumière qui s'est éteinte. Il fait partie des grands frères qui ont porté très haut l'étendard de la musique africaine,particulièrement en France»

Il laissa une veuve Patience,qui quelques temps après lui succomba aussi et une fille Melodia

L'Artiste n'est pas mort car ses mélodies vivent en nous,vive l'Artiste!

#JoySharer